Yam
Wild yam – Dioscorea villosa
Le yam mexicain sauvage, Dioscorea villosa est une plante de la famille des dioscoréacées dont il existe plus de 600 variétés. Sa culture est développée au Mexique mais aussi en Inde, en Extrême Orient et en Afrique du Sud. On utilise sa racine qui pèse jusqu’à 40 kg car elle contient de la diosgénine, une saponine, précurseur hormonal. Sa structure chimique est très proche de celle de la progestérone humaine. C’est un régulateur hormonal. Elle est communément utilisée par les femmes ménopausées. Le yam possède aussi une action antioxydante et il est favorable pour le système vasculaire.
Activité hormonale
La racine de yam sauvage renferme de la diosgénine, capable d’influencer la stéroïdogenèse endogène. C’est le précurseur naturel de la progestérone [1]. Cette plante a aussi montré une activité anti-oestrogénique [2]. La diosgenine a montré une activité oestrogénique et stimule la croissance de l’épithélium mammaire chez la souris [6].
Une étude sur la ratte adulte ovariectomisée ou non, consommant ou non de la diosgenine (500mg) a montré des résultats inquiétants.Les animaux ovariectomisés ont une augmentation significative du poids de la rate. Les évaluations histopathologiques de la glande surrénale révèlent une augmentation de l’aire corticale et médullaire du groupe ovariectomisé et une significative diminution de ces aires dans les animaux traités à la diosgénine p<0,001. Cette information est importante car la réduction de la masse adrénergique peut provoquer potentiellement des complications endocrines majeurs [7].
Action anticancéreuse in vitro
La diosgénine inhibe in vitro la proliferation des cellules cancéreuses K562 de leucémie et les cellules Hep-2 de laryngocarcinome et M4Beu de mélanomes. Son mécanisme d’action est de bloquer la cellule au stade G2/M avec altération de l’homéostase calcique et dysfonctionnement mitochondrial [8, 9]. Une action anti-cancéreuse in vivo de la diosgénine reste à démontrer.
Action minime à nul sur les bouffées de chaleur
Une étude clinique en double aveugle a été menée sur 23 femmes ménopausées australiennes. Il en résulte que l’application locale de crème à base de yam pendant 3 mois n’a pas apporté de modification des symptômes ressentis par ces femmes. Le traitement actif n’a pas diminué davantage les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes par rapport au placebo. Ce traitement n’a également eu aucun effet sur le poids des femmes, leur pression sanguine et taux de cholestérol et triglycérides. Aucun effet secondaire n’a été constaté. Bien que sûr, le traitement à court terme à l’extrait de yam sauvage n’a qu’un très faible effet sur les symptômes des femmes ménopausées [1].
Activité antioxydante
Les mucilages des tubercules de yam ont démontré une activité antioxydante in vitro. Ces substances pourrait jouer un rôle en tant qu’antiradicalaires et antioxydants [3].
Action sur le vieillissement et le profil lipidique
On sait qu’un haut niveau en dehydroepiandrosterone sulfate (DHEAS) permet d’éviter les syndromes vasomoteurs. Les suppléments à base de racine de yam sont souvent préconisés pour favoriser la synthèse de DHEA, stéroïde dont la synthèse diminue avec l’âge. Une étude américaine a permis de montrer qu’il n’en était rien. Des sujets âgés de 65 à 82 ans ont reçu une supplémentation en dioscorea pendant 3 semaines. Leur niveau de sanguin de DHEAS n’a pas augmenté. Par contre, ce traitement réduit la péroxydation lipidique, le taux de triglycérides et augmente le cholestérol HDL [4].
Ces résultats encourageants sur la modification du profil lipidique avaient déjà été prouvés chez la souris nourrie avec du yam [5].
Conclusion
La racine de yam fait déjà partie de la composition de produits destinés à améliorer le bien-être des femmes ménopausées. Il est disponible sous plusieurs formes : en crème à appliquer localement, en sérum, en comprimés ou en gélules. Cependant les études démontrant son efficacité sont peu nombreuses et contradictoires. Même si son action à court terme n’est pas prouvée ou pas significative, le yam peut agir positivement sur les effets à long terme de la ménopause car il possède une action antioxydante et modifie le profil lipidique, ce qui favorise la bonne santé cardiovasculaire. Cependant une étude récente sur le rat montre des effets qui pourraient être délètères sur la glande surrénale.
Références
1. Komesaroff PA, Black CV, Cable V, Sudhir K. Effects of wild yam extract on menopausal symptoms, lipids and sex hormones in healthy menopausal women. Climacteric. 2001 Jun;4(2):144-50.
2. Rosenberg Zand RS, Jenkins DJ, Diamandis EP. Effects of natural products and nutraceuticals on steroid hormone-regulated gene expression. Clin Chim Acta. 2001 Oct;312(1-2):213-9.
3. Hou WC, Hsu FL, Lee MH. Yam (Dioscorea batatas) tuber mucilage exhibited antioxidant activities in vitro. Planta Med. 2002 Dec;68(12):1072-6.
4. Araghiniknam M, Chung S, Nelson-White T, Eskelson C, Watson RR. Antioxidant activity of dioscorea and dehydroepiandrosterone (DHEA) in older humans. Life Sci. 1996;59(11):PL147-57.
5. Chen HL, Wang CH, Chang CT, Wang TC. Effects of Taiwanese yam (Dioscorea japonica Thunb var. pseudojaponica Yamamoto) on upper gut function and lipid metabolism in Balb/c mice. Nutrition. 2003 Jul;19(7-8):646-51.
6. Aradhana, Rao AR, Kale RK. Diosgenin–a growth stimulator of mammary gland of ovariectomized mouse. Indian J Exp Biol. 1992 May;30(5):367-70.
7. Benghuzzi H, Tucci M, Eckie R, Hughes J. The effects of sustained delivery of diosgenin on the adrenal gland of female rats. Biomed Sci Instrum. 2003;39:335-40.
8. Liu MJ, Wang Z, Ju Y, Wong RN, Wu QY.Diosgenin induces cell cycle arrest and apoptosis in human leukemia K562 cells with the disruption of Ca2+ homeostasis. Cancer Chemother Pharmacol. 2005 Jan;55(1):79-90
9. Corbiere C, Liagre B, Terro F, Beneytout JL.Induction of antiproliferative effect by diosgenin through activation of p53, release of apoptosis-inducing factor (AIF) and modulation of caspase-3 activity in different human cancer cells. Cell Res. 2004 Jun;14(3):188-96.