M. Jean-François Derré, Directeur Associé de Celtipharm, a accepté de répondre aux questions de la SFA concernant les chiffres du marché 2012 sur les segments que sont les médicaments, les compléments alimentaires et la dermocosmétique.
SFA: Pouvez-vous nous présenter Celtipharm en quelques mots?
JFD: CELTIPHARM est le spécialiste du recueil et du traitement de l’information dans le domaine de la santé.
Notre métier est l’Ingénierie Médico-Economique & Marketing-Ventes. Notre équipe travaille au quotidien pour rendre les évolutions de Santé plus compréhensibles, transparentes et prévisibles.
Nos études et programmes sont directement exploités par les acteurs de santé, institutions, autorités, industriels, réseaux de professionnels de santé, les chercheurs la presse spécialisée et généraliste…
SFA : Quelle est votre méthode et vos particularités par rapport aux autres entreprises ?
JFD: Depuis sa création, la méthode de CELTIPHARM est fondée sur trois valeurs, la responsabilité, la réciprocité et la durabilité. Ce qui nous différencie de nombre d’acteurs, c’est notre démarche, la Santé Raisonnée®. La croissance des dépenses de notre système de soins étant inéluctable, nous cherchons en permanence à optimiser et à potentialiser de manière durable les ressources médico-économiques allouées à la Santé.
Nous avons lancé en 2008 le panel Xpr-SO® qui est l’outil de suivi en temps réel de l’activité officinale (ventes-achats-stocks) le plus réactif du marché ; Très réactif puisque nos données sont disponibles à J+1 et pratique car consultable en ligne et sur iPhone.
A titre d’exemple, la Haute Autorité de Santé se base désormais sur les données d’Xpr-SO® pour analyser la consommation médicamenteuse des français dans les pharmacies de ville. L’objectif de la HAS est d’élaborer des recommandations de prescription et d’usage du médicament.
SFA: Quelle est votre analyse des chiffres de l’année 2012, sur les 3 segments que sont les médicaments, les compléments alimentaires et la dermocosmétique ?
JFD: La tendance à la diminution de la prescription est de plus en plus marquée (- 2.5%) et comme il s’agit de l’activité traditionnelle de la pharmacie, cette tendance précipite la baisse de chiffre d’affaires des officines.
Dans cette conjoncture qui s’assombrit, les marchés d’automédication au sens large constituent des opportunités alternatives pour les pharmaciens.
Le médicament d’automédication a progressé de 3.2%, la dermocosmétique de 3.9% et les compléments alimentaires ont rebondi de 6.4% en 2012.
A noter la tendance à la médicalisation de ce dernier marché : les segments les plus dynamiques en compléments alimentaires sont le confort lipido-cardiovasculaire, le confort intestinal, le sommeil et la détente, le confort urinaire et le confort circulatoire.
On peut imaginer que cette tendance va se maintenir en 2013, à l’instar de ce que l’on observe dans les autres pays européens.
SFA: Et pour 2013, quelles est votre vision et quelles sont les perspectives ?
JFD: Il est toujours très difficile de faire des prévisions, surtout dans ce contexte de ralentissement de la demande. On a constaté par exemple un retournement assez brutal en octobre 2012 du marché de l’automédication, que peu d’analystes avaient anticiipé.
On peut néanmoins penser que structurellement, les ventes associées au conseil du pharmacien, autrement dit le CA des produits en vente libre (compléments alimentaires et dispositifs médicaux, produits de cosmétologie …) va continuer à se développer, au détriment de la prescription traditionnelle du médecin, qui elle diminuera sous la pression conjuguée des autorités de contrôle de la prescription et des payeurs (baisse de prix, pression des génériques…).
Rappelons que ces marchés constitue une vraie opportunité pour les pharmaciens d’officine : les taux de marge pratiqués par les officinaux dépassent en moyenne 40% en 2012, à comparer aux 26,9% enregistrés en 2012 par les pharmaciens pour le médicament.
SFA: Quelle a été l’évolution du profil type de la clientèle en officine ?
JFD: Le transfert de charge de l’hôpital vers l’ambulatoire modifie le profil moyen des patients venant à l’officine : ces patients, qui viennent à la pharmacie de ville, récupérer un médicament qui leur a été prescrit à l’hôpital, sont en moyenne 5 ans plus jeunes, que la clientèle traditionnelle des pharmacies. Ces patients ont souvent besoin d’informations et de conseils hygiéno-diététiques. Une demande que le pharmacien a toute légitimité à satisfaire.
Nous remercions M. Jean-François Derré pour l’ensemble de ces réponses.
Nous attirons votre attention que M. Derré sera présent le 5 avril prochain lors de la 9ème Réunion Stratégique SFA « Toniques et Minceur 2013 » durant laquelle il présentera en détail le marché des compléments alimentaires.
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