Les 11 ans
de la Société Française des Antioxydants Par Le Dr Marvin EDEAS
Président de la SFA
Les 11 ans
de la Société Française des Antioxydants
Antioxydants 2009 :
Controverses et perspectives
La SFA fête des 11 ans cette année. A cette occasion, le comité scientifique a décidé d’organiser trois conférences stratégiques.
L’objectif de ce dossier de presse est de sensibiliser la presse spécialisée et grand public sur les problèmes d’utilisation des antioxydants dans les produits alimentaires ou compléments alimentaires.
Le terme antioxydants est devenu très générique et banalisé par les industriels et quelques médias.
On trouve ce terme sur des produits dénués d’activité antioxydante (par exemple les charcuteries antioxydantes). La qualité des produits antioxydants qui se vendent sur Internet et dans certains magasins spécialisés manque de crédibilité scientifique :
Mauvais dosage : trop ou faiblement dosé en antioxydants
Mauvaise allégation : extrapolation de tubes à essai vers l’homme
Mauvaise association des antioxydants avec d’autres ingrédients
Pour obtenir le dossier de presse complet ainsi que les références bibliographiques, merci de nous contacter.
Dr Marvin Edeas, Président de la SFA
Société Française des Antioxydants
15 rue de la Paix – 75002 Paris
Tél : 01 55 04 77 55 / Fax : 01 55 04 77 57
Antioxydants en 2009 :
La SFA informe la presse sur les Controverses et Perspectives des Antioxydants
Les Antioxydants : quel amalgame ?
La perte d’engouement du consommateur pour les compléments alimentaires antioxydants : A qui la faute ?
Les antioxydants bénéficient depuis 30 ans de nombreuses études cliniques chez l’homme tendant à prouver leur action bénéfique sur la santé. Cependant, diverses controverses à leur sujet voient le jour et mettent en doute leur utilité. Plusieurs raisons à toutes ces critiques : une mauvaise communication induisant le consommateur en erreur et un manque d’études cliniques prenant en compte les nouvelles technologies telles que la nutrigénétique et la nutrigénomique.
Parmi les études controverses qui mettent en cause l’efficacité des antioxydants, la méta-analyse de Bjelakovic de 2004 concernant « toutes les études de supplémentation par des vitamines et antioxydants » menait à croire que la supplémentation en β-carotène, vitamines A, C ou E, isolés ou associés entre eux n’apportait aucun effet favorable pour cinq cancers gastro-intestinaux. L’équipe a récidivé en 2006 et 2008 avec plusieurs publications traitant de l’implication d’une supplémentation en antioxydants dans la survenue de cancers.
Plus récemment, une équipe canadienne est à l’origine d’une nouvelle polémique qui met en doute la théorie du stress oxydatif et le rôle des espèces radicalaires oxygénées dans le vieillissement.
En Allemagne, le Dr. Michael Ristow a démontré avec son équipe que la supplémentation en antioxydants durant la pratique d’exercice physique pourrait annuler les bienfaits liés à la pratique sportive, à savoir annuler la promotion des défenses antioxydantes endogènes et bloquant la transcription des régulateurs de l’insuline.
L’étude SU.VI.MAX quant à elle a pu mettre en évidence le phénomène « d’effet dose » dans la supplémentation en antioxydants. Cette étude a confirmé l’effet protecteur de certains antioxydants, vis-à-vis du cancer de la prostate, chez des sujets ayant un taux sanguin d’antioxydants bas. Cependant, aucune extrapolation à d’autres antioxydants n’a pu être faite. Des effets négatifs ont par contre été observés lors de la supplémentation chronique en antioxydants à doses nutritionnelles de femmes ayant, avant l’étude, un taux plasmatique d’antioxydants normal. On a observé chez ces femmes une augmentation de l’incidence du cancer de la peau. On voit bien dans ces exemples l’importance de l’effet dose (effet pro-oxydant dans le 2ème cas). Notons aussi que les supplémentations de ces études ont été réalisées par des compléments alimentaires et non par des fruits et légumes frais (importance de l’origine de l’antioxydant).
La SFA va faire un état des lieux sur les différentes controverses des antioxydants lors de son congrès de juin, de clarifier les zones d’ombre, discuter des moyens de définir leur mécanisme d’action et leur cible dans l’organisme. Nous allons tenter d’expliquer pourquoi les études cliniques ont obtenu tant de résultats négatifs. Nous souhaitons également apporter des réponses expliquant pourquoi le consommateur a perdu confiance et n’adhère plus à ce segment de marché qui, après avoir occupé le devant de la scène, a perdu toute crédibilité.
Finalement, nous proposerons des voies stratégiques vers lesquelles amener la recherche scientifique, pour aboutir enfin à des études cliniques fiables, garantes du succès des antioxydants : non seulement renforcer les défenses antioxydantes générales, mais aussi cibler la mitochondrie et augmenter sa défense globale. Nous allons enfin aborder les nouvelles voies technologiques à prendre en considération pour mener de bonnes études cliniques telles que la nutrigénétique et la nutrigénomique, et discuter de leur impact futur sur la personnalisation et l’individualisation des supplémentations en antioxydants.
Pour obtenir la suite du dossier de presse, cliquez ici.
Conclusion
Face à toutes les controverses citées, rien d’étonnant d’observer un marché des compléments alimentaires en stagnation, voire en décroissance. Le consommateur n’a plus confiance en ce segment. Est-ce la conséquence d’une mauvaise communication entre la science et le marketing ? Pourquoi le terme antioxydant s’est-il banalisé ?
Aujourd’hui, il est important de se poser pour réfléchir aux stratégies à mettre en œuvre pour que l’industrie des antioxydants se développe et perdure. Pour cela il faut savoir se poser les bonnes questions : comment crédibiliser le marché des antioxydants, de quelle manière l’industrie agroalimentaire peut-elle participer à cette évolution, comment faire pour que science et marketing s’entendent ?
Dans un premier temps, il a fallu redéfinir le stress oxydant : il n’est pas le simple résultat d’un déséquilibre entre oxydants et antioxydants, mais également la conséquence de l’état redox cellulaire. La production excessive de ROS affectant cet état aura des conséquences désastreuses sur l’expression génique. Puis, il convient de mieux comprendre leurs mécanismes d’action, pour les utiliser dans les meilleures conditions. Des méthodes de dosage standardisées doivent absolument être mises en place pour pouvoir se fier à des résultats d’essais. La qualité de l’antioxydant est à considérer : toujours préférer l’origine naturelle. Les industriels doivent aussi cesser la communication des valeurs ORAC qui n’ont aucun fondement dans le pouvoir bénéfique d’un complément alimentaire antioxydant et l’établissement d’une allégation. Une règlementation européenne récente oblige d’ailleurs les industriels à apporter la preuve scientifique des allégations santé qu’ils avancent pour leurs produits.
Pourquoi tant d’études cliniques ont échoué ? La nature de l’antioxydant tout d’abord est importante, et il faut toujours préférer un antioxydant d’origine naturelle. Ensuite, nous avons considéré l’effet-dose responsable des échecs de ces essais. En effet, la dose testée était soit trop faible pour obtenir des résultats significatifs, soit trop forte, devenant ainsi pro-oxydante et éliminant la concentration basale de ROS. Ce fut le cas dans l’étude SU.VI.MAX au cours de laquelle la supplémentation en antioxydants chez les femmes entraîna une augmentation de l’incidence du cancer de la peau. Ensuite, il faut prendre en compte les deux mécanismes d’action des antioxydants : réactions stœchiométrique et enzymatique.
Ainsi, pour aboutir à des essais cliniques crédibles, des voies stratégiques ont été ouvertes. Il convient avant toute chose de renforcer la défense antioxydante générale, mais aussi celle de la mitochondrie. Aussi, il faut diminuer la production endogène de ROS et augmenter la synthèse endogène d’antioxydants (SOD, GPX, GSH).
Ensuite, il convient d’étudier et augmenter la biodisponibilité des antioxydants et enfin cibler le cerveau pour percer les mystères de la barrière hématoencéphalique.
Enfin, nous avons discuté de la nutrigénomique, qui a mis en évidence l’importance d’étudier le polymorphisme génétique de chaque personne avant de lancer tout essai clinique. Cette technologie permettra ainsi de catégoriser les personnes impliquées dans l’essai selon leur polymorphisme. C’est la stratégie première à examiner.
Aujourd’hui, nous avons un but à atteindre: fournir la bonne quantité du bon antioxydant, au bon moment, et à une personne en particulier. C’est l’importance du microenvironnement, de la nutrigénétique et de la nutrigénomique. Les antioxydants ne sont pas des produits magiques, mais il est essentiel de les intégrer dans un mode de vie sain et une alimentation variée.
Autant de questions que nous abordons quotidiennement, conscients que la recherche avançait, mais perplexes quant aux retombées futures de ces découvertes pour l’Homme, qui en reste l’unique bénéficiaire.
Dr Marvin Edeas, Président de la SFA
Société Française des Antioxydants
15 rue de la Paix – 75002 Paris
Tél : 01 55 04 77 55 / Fax : 01 55 04 77 57