Depuis plusieurs années, la Société Française des Antioxydants collabore avec le Prof. Jean-François Doré, INSERM, Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon qui est spécialisé des effets du soleil et des rayonnements ultra-violets sur le vieillissement cutané.
Selon le Prof. Doré, la Vitamine D est en fait une hormone stéroïde qui joue un rôle majeur dans le métabolisme phosphocalcique et la fixation du calcium dans l’os, mais qui a aussi de nombreux autres effets, notamment dans le contrôle de la prolifération cellulaire. Elle est produite dans la peau sous l’influence des UVB, et fournie par l’alimentation.
Des études écologiques, aux USA dans les années 1980, ont montré une augmentation de l’incidence et/ou de la mortalité de plusieurs cancers et maladies chroniques en relation avec l’augmentation de la latitude de résidence (exposition solaire résidentielle), et il a été suggéré que les cancers (sein, colon) puissent être influencés par la vitamine D (Garland et Garland, 1980). Sans attendre plus de résultats, certains (Holick) ont remis en question la protection solaire, parfois violemment (« Sunlight Robbery »), arguant que les bénéfices de l’exposition solaire étaient plus importants que les risques encourus. Et c’est actuellement un des thèmes favoris des organisations professionnelles de bronzage en cabine, aux USA au Canada, mais aussi en France (snpbc.org, Ifss.fr), qui avancent que l’exposition « responsable » aux UV a un effet bénéfique sur la pression artérielle, nombre de maladies chroniques et les cancers.
S’agissant des cancers, qu’en est-il exactement ? Les études épidémiologiques, essentiellement écologiques, mais aussi cas-témoins et prospectives, indiquent une association inverse entre l’exposition solaire résidentielle et l’incidence (ou la mortalité) de plusieurs cancers: cancers du côlon, du sein et de la prostate, et lymphomes non-Hodgkiniens. Il a été suggéré que cette diminution du risque de cancer pouvait être due à la vitamine D synthétisée dans la peau lors de l’exposition solaire. De faibles taux sériques de vitamine D sont associés à une augmentation du risque de cancer du côlon et, à un moindre degré, de cancer du sein, mais pas de cancer de la prostate ou de lymphome non-Hodgkinien. Aucun des essais d’intervention consistant en une supplémentation quotidienne en vitamine D pendant plusieurs années n’a démontré d’efficacité sur le risque de cancer. Il n’est donc pas déterminé si la réduction du risque de cancer associée à l’exposition solaire résulte d’un effet de la vitamine D, ou d’autres facteurs influencés par l’exposition solaire tels que l’inflammation ou l’immunosuppression, ou si de faibles taux sériques de vitamine D ne sont que la traduction d’une mauvaise santé.
En outre, si la « carence » en vitamine D (associée au rachitisme) est clairement définie et normée, la notion récente d’«insuffisance» ne repose que sur un accord entre quelques spécialistes, et si l’on suit cette notion, la très grande majorité de la population serait en état d’insuffisance ! Et un éventuel déficit doit être compensé par l’alimentation ou des suppléments, mais en aucun cas par l’exposition aux UV en cabine (Avis 2016 du Comité Scientifique pour les risques sanitaires nouveaux et émergents – Scenihr – de la Commission Européenne).
Si vous souhaitez plus d’informations sur le rôle de la vitamine D dans le cancer, n’hésitez pas à contacter la SFA.