Rhodiola Rosea
Rhodiola rosea est une plante de la famille des Crassulacées. Elle mesure plusieurs dizaines de centimètres et se caractérise par des fleurs jaunes. Elle a fait l’objet d’une investigation scientifique approfondie, afin de caractériser de potentielles propriétés adaptogènes. Il s’agit d’une plante vivace trouvée en altitude, sur les sols sablonneux, sous des latitudes froides en Sibérie, dans les pays scandinaves ou en Amérique du Nord. Le genre Rhodiola est représenté dans de très nombreuses parties du monde. La complexité de ce dernier peut induire le consommateur en erreur, lequel se verra proposer des produits « à base de Rhodiola », sans que ces derniers soient effectivement dotés des propriétés de Rhodiola Rosea.
La médecine populaire a recours depuis très longtemps à cette plante, dans le but d’augmenter la longévité, de favoriser la résistance à des hivers rudes, de soigner la dépression, l’impuissance, l’anémie, des désordres gastro-intestinaux, des infections ou des affections nerveuses. Des infusions à base de rhodiole a longtemps constitué le remède le plus efficace contre les grippes hivernales d’Asie centrale. C’est là un tableau d’usage de la plante typique de propriétés adaptogènes et, contrairement à beaucoup de plantes considérées comme adaptogènes, des publications concluantes sont disponibles en nombre. En fait, Rhodiola rosea a fait l’objet de recherches considérables dans les pays de langue russe ou scandinave.
Des propriétés indexées sur la teneur en salidroside et en rosavine
Comme très souvent pour les plantes, l’efficacité des extraits et préparations à base de rhodiole dépendent considérablement de la provenance des échantillons, du mode de récolte et de la teneur en différentes molécules actives.
Les études portant sur Rhodiola rosea ont abouti à la découverte d’un groupe de phénylpropanoïdes spécifiques de la plante. Au demeurant, sa composition est très complexe puisqu’elle renferme :
– des dérivés de phényléthanol ;
– des flavonoïdes ;
– des monoterpènes ;
– des triterpènes ;
– des acides phénoliques ;
– des phénylpropanoïdes (rosavine, rosarine, rosine chez Rhodiola rosea).
On attribue les propriétés pharmacologiques de la plante au salidroside (qui est un dérivé de phényléthanol). Il a été démontré que la rosavine, la rosarine et la rosine sont également spécifiques de Rhodiola rosea. Les extraits sont donc standardisés non seulement sur la base leur teneur en salidroside, mais également sur celle en rosavine.
Propriétés stimulantes
Des extraits de Rhodiola rosea sont commercialisés entre autres pour leurs propriétés toniques. Les pharmacopées ont largement reconnu cette plante comme un fortifiant permettant d’accroître les performances en situation de stress et les capacités de concentration. Trois types d’indications toniques sont distinguables :
– la préservation des fonctions cognitives dans un contexte de stress et de fatigue ;
– le traitement d’états asthéniques ou dépressifs ;
– l’augmentation des performances physiques dans l’épreuve.
La plante est consommée sous forme de capsules, de comprimés d’extrait sec normalisé ou d’extrait fluide. Les formes solides sont indiquées à une posologie variable de 100 mg à 300 mg deux fois par jour. Elle peut être étendue à des prises de 600 mg. L’extrait alcoolique est généralement prescrit en une quantité de dix à trente gouttes deux fois par jour. Il est déconseillé de consommer la plante le soir, en raison d’un risque de perturbation du sommeil.
Toxicité et effets secondaires
La plante est très peu toxique. Les effets secondaires rapportés correspondent à un surcroît d’agitation ou à des troubles du sommeil. D’une manière générale, R. rosea est contre-indiquée chez des personnes caractérisées par un état anormal d’excitation ou par un syndrome de type bipolaire. De plus, ses effets peuvent s’additionner avec ceux d’autres stimulants.
Données cliniques et scientifiques
Les éléments scientifiques prouvés sont bien plus nombreux pour R. rosea que pour les autres adaptogènes majeurs de la médecine populaire. La plante a été testée dans de très nombreuses conditions contrôlées de stress et d’effort. Les publications relatives à R. rosea dépassent certainement en nombre celles de tous les autres adaptogènes réunis, à l’exception sans doute de Panax Ginseng.
Dans le cadre d’un essai randomisé en double aveugle conduit sur un échantillon de 24 sujets (volontaires jeunes), De Bock et al. ont montré que le recours à R. rosea pouvait changer favorablement certains paramètres de l’effort physique.
Chez le rat, Abidov et al. ont objectivé que des extraits de R. rosea pouvaient favoriser les processus de synthèse mitochondriaux d’ATP après un exercice musculaire intense. Sur un plan pharmacologique, les extraits de R. rosea ont démontré une efficacité supérieure à ceux de R. Crenulata.
Bibliographie et références
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