Etat actuel de la recherche scientifique sur le vieillissement cutané
I. Introduction
1. Présentation de la peau
La peau est constituée de couches superposées : l’épiderme, le derme et l’hypoderme.
L’épiderme ou couche superficielle recouvre le derme et reproduit la surface de la peau avec ses saillies, ses dépressions et ses orifices. Il est principalement constitué de kératinocytes qui le structurent. C’est à la jonction derme-épiderme que se trouvent les mélanocytes (élaboration de la mélanine).
Le derme est la couche essentielle de la peau. Il lui confère sa résistance et son élasticité car la résistance de la peau à l’étirement est considérable. On trouve dans le derme des protéines telles que le collagène qui assure soutien, extensibilité et résistance, les fibres d’élastine qui permettent l’élasticité de la peau saine, des polysaccharides pour son hydratation et des cellules, les fibroblastes, véritables usines de production des différents constituants du tissu conjonctif. Le derme repose sur l’hypoderme qui assure la jonction avec les structures anatomiques sous-cutanées. L’hypoderme est un tissu de réserve adipocytaire.
La couleur de la peau est due à la répartition en surface de quatre pigments : la mélanine brune, le carotène jaune à orange, l’oxyhémoglobine rouge et la carboxyhémoglobine pourpre. Des facteurs nutritionnels, d’environnement (soleil) et génétiques influencent l’accumulation de ces pigments en certains endroits de la peau.
Naturellement, la peau est protégée des agressions extérieures par une couche lipidique. Elle est composée d’un mélange de sébum et de lipides épidermiques. Sa composition varie en fonction de l’âge. Elle renferme des acides gras mono- et di-insaturés, du cholestérol, du squalène, de la vitamine E et du coenzyme Q10. La proportion de ces deux derniers éléments antioxydants augmente de l’enfance à la maturité pour diminuer avec la vieillesse. Malgré leur niveau faible, la vitamine E et le CoQ10 travaillent en synergie pour empêcher une perte des lipides de surface de la peau [1]. La vitamine E est sécrétée par les glandes sébacées qui fournissent au cours de la vie cet élément antioxydant aux couches supérieures du visage [2].
2. Effets du vieillissement sur la peau
a. Action des rayons Ultra Violet (UV)
Le vieillissement cutané est le résultat du vieillissement déterminé génétiquement associé au vieillissement photo-induit, dû à l’exposition au rayonnement solaire, notamment les UV [3].
En plus des infrarouges et de la lumière visible qui atteignent et pénètrent la peau, il existe deux sortes de rayons qui se distinguent grâce à leur profondeur de pénétration dans la peau et à leur longueur d’ondes : les rayons UVA et UVB.
Plus de 90% des UV B sont arrêtés par l’épiderme dont 70% par la couche cornée seulement. L’épiderme fait également obstacle aux UV A mais 20% d’entre eux arrivent quand même au derme. En agissant sur les protéines, les acides nucléiques et les membranes, ils causent des dommages qui provoquent des défauts métaboliques (vieillissement) et éventuellement la mort cellulaire ou l’acquisition de propriétés de multiplication désordonnée (cancers). La libération de radicaux libres au niveau des membranes exacerbe cette situation.
Les UV agissent sur les cellules de la peau et brisent les chaînes d’ADN qui sont en permanence corrigées par des enzymes de réparation. Les cellules sont détériorées à double titre : leur membrane (élément lipophile) n’est plus étanche et le plasma (élément hydrophile) se délite. Les radicaux libres endommagent le collagène et l’élastine, et agissent sur les lipides cutanés, provoquant la formation des taches de vieillesse [4]. En cas d’exposition prolongée, la production de mélanine, de collagène et d’élastine diminue. Cela aboutit au vieillissement cutané. Ces dommages photo-induits sont responsables de 90% des problèmes de peau liés à l’âge [5].
b. Signes du vieillissement cutané
La peau est une interface avec le monde extérieur, donc soumise aux agressions extérieures. Le vieillissement cutané normal ou physiologique se caractérise par l’apparition de signes ou de lésions qui n’existaient pas au préalable. Les plus communes et les plus précoces sont les taches pigmentaires de couleur plus ou moins foncée qui apparaissent sur le dos des mains et le visage. Le vieillissement cutané est aussi responsable de purpura et de pseudo-cicatrices.
On connaît également des signes du vieillissement normal de la peau tels que la sécheresse, l’apparition de rides et l’amincissement de la peau reflétant une atrophie du derme et de l’épiderme et une raréfaction du tissu conjonctif. Le nombre de mélanocytes et de cellules de Langerhans diminue également. La membrane basale de l’épiderme présente des dédoublements, des zones de rupture. Dans le derme, on observe une perte de collagène. De plus, il y a une altération des kératinocytes. Le sébum et les poils deviennent rares. Ainsi, la peau perd petit à petit son élasticité, sa rapidité de cicatrisation et sa résistance mécanique aux traumatismes. Les radicaux libres sont responsables des rides, du relâchement cutané, des taches pigmentaires, des kératoses solaires et des cancers cutanés; ils sont engendrés par certaines fonctions de notre corps (l’âge, la génétique, les hormones, les régimes) et par des agents environnementaux (soleil, pollution, ozone, fumée de cigarettes, alcool etc.). Un vieillissement cutané précoce peut être provoqué par des expositions au soleil à long terme ou répétées de nombreuses années. Des rides, une sécheresse et des taches pigmentées et dépigmentées apparaissent au niveau de l’épiderme. Les radiations responsables sont les U.V.A et la lumière visible [4].
c. Origine du vieillissement cutané
Les changements d’aspect de la peau qui apparaissent avec l’âge sont dus en partie à la destruction progressive et à la réorganisation des composants du tissu conjonctif (fibres de collagène et d’élastine, matrice extracellulaire, fibroblastes). Bien sûr, les radicaux libres sont pour une grande part responsables de ces modifications dans le tissu conjonctif de la peau.
La sécheresse de la peau provient du fractionnement de l’acide hyaluronique, ce qui diminue la capacité de rétention d’eau de l’épiderme. D’autre part, l’augmentation du collagène soluble donne à la peau une apparence rêche et ridée.
d. Relation entre le vieillissement et l’activité de la collagénase et de l’élastase
Sous l’effet des radicaux libres, on assiste à une surproduction incontrôlée d’enzymes, dont le rôle habituel pour le derme est d’éliminer les cellules mortes :
o Le processus de vieillissement normal consiste en une diminution de la synthèse de collagène et une augmentation de l’expression de métalloprotéinases de la matrice extracellulaire [6]. La collagénase coupe peu à peu les fibres de collagène : la peau perd sa souplesse [7]. De plus, les fibres de collagène se lient de plus en plus entre elles, elles se rigidifient et perdent de leur mobilité.
o L’élastase détruit l’élastine : la peau perd en élasticité. Chez la souris, le rayonnement UVA induit une augmentation de 90 à 120% de l’activité de l’élastase et les UV B une augmentation de 72% [8].
o Enfin, une enzyme glycosidique dégrade les polysaccharides : la peau ne parvient plus à maintenir son hydratation.
Cette suractivité des enzymes entraîne une dégradation progressive du derme qui, s’amincissant et s’affaissant, n’est plus en mesure d’assurer sa fonction de soutien de la peau. A l’extérieur, rides et ridules se dessinent, la peau se dessèche et se dépigmente.
II. Influence des Différences Hormonales Hommes/Femmes
En plus du vieillissement cutané programmé génétiquement et accéléré ou non par des facteurs environnementaux (exposition solaire, pollution, tabac…), le caractère sexuel du vieillissement intervient également. En effet, la peau est un tissu sensible aux hormones sexuelles, notamment aux oestrogènes. C’est pourquoi, à l’arrivée de la ménopause chez les femmes, ce bouleversement hormonal va avoir des conséquences sur la peau. La carence hormonale (progestérone et œstrogène) accentue le vieillissement cutané amorcé pour les deux sexes. La perte du collagène dermique est accentuée, ce qui réduit ainsi les propriétés d’élasticité de la peau. Des tâches brunes peuvent apparaître sur le dos des mains. La disparition des hormones féminines laisse le champ libre à une petite quantité d’hormones masculines présentes chez la femme, ce qui peut avoir pour conséquence une peau plus grasse.
On constate également que la concentration en androgènes des tissus diminue avec l’âge mais de façon différente selon le sexe. La diminution est plus prononcée chez la femme que chez l’homme [9].
Des études ont montré qu’un traitement hormonal de substitution chez la femme ménopausée augmente l’épaisseur de la peau (10 à 20% par rapport aux femmes non traitées), l’activité mitotique des kératinocytes et le contenu en collagène dans le derme. Il améliore la sensation de sécheresse de la peau qui apparaît avec la ménopause tout en évitant l’hyperséborrhée, les rougeurs et la masculinisation du visage généralement constatée avec l’âge [10].
Chez l’homme, le vieillissement de la peau est plus régulier. Il n’existe pas cette césure de la ménopause et la carence brutale d’hormones qui accélère le vieillissement de la peau chez la femme.
III. Quels Moyens Pour Prévenir /
Retarder le Vieillissement Cutané ?
Pour prévenir le vieillissement causé par les multiples radicaux libres – soleil, stress, pollution, cigarette -, la consommation d’antioxydants est primordiale autant dans l’alimentation que dans les suppléments disponibles sur le marché. Pour conserver une bonne santé, un mode de vie sain et naturel est préconisé. C’est un traitement préventif.
Mais en plus de limiter son exposition aux facteurs aggravants du vieillissement cutané, la cosmétique peut jouer un rôle important en fournissant directement à la peau les éléments antioxydants nécessaires. Aujourd’hui, elle joue sur deux tableaux : la cosmétique locale ou comment appliquer quotidiennement une crème sur son visage peut retarder les effets du temps et la cosmétique orale ou comment un comprimé peut compléter de façon plus généralisée l’action locale.
1. Cosmétique locale
Pour lutter plus efficacement contre la production de radicaux libres néfastes à la santé et à la beauté de la peau, les laboratoires pharmaceutiques ont mis au point des cosmétiques contenant des antioxydants. Il s’agit d’appliquer directement sur l’épiderme des molécules actives capables de capturer les radicaux libres.
Le rôle des vitamines dans les cosmétiques tient en trois mots: régulation, conservation et action anti-inflammatoire. Les vitamines peuvent soutenir les fonctions naturelles de la peau et servir de produit embellissant. Partout, la publicité nous vante les vertus des antioxydants incorporés dans les crèmes de soin pour le visage. Qu’en est-il réellement ?
a. Effet escompté
La dermocosmétologie moderne revendique un effet préventif et curatif du vieillissement cutané en agissant sur les mécanismes de régulation de la synthèse des macromolécules du tissu conjonctif par le fibroblaste. Les produits dermocosmétiques permettent le passage d’actifs plus ou moins complexes à travers les différentes couches de l’épiderme.
Les vitamines antiradicalaires (A, C et E) figurent parmi les composants des crèmes antirides. On peut également trouver des extraits de thé vert riches en polyphénols, des extraits de pépin de raisin, des caroténoïdes… Toutes ces molécules antioxydantes ont pour vocation de lutter contre les effets des radicaux libres sur la peau et retarder l’apparition des signes du vieillissement cutané tant redoutés. Ils permettraient de renforcer la protection antioxydante défaillante de la peau. Les cosmétiques à application topique sont destinés à la beauté de la peau : hydratation, anti-rides, anti-âge, à la réduction de l’inflammation après exposition aux UV et à la préparation de la peau au soleil [4].
b. Paramètres pour démontrer l’efficacité d’une crème
Pour mesurer l’efficacité d’une crème contenant des antioxydants destinés à prévenir l’apparition de rides et autres signes du vieillissement cutané, les seules impressions données par les utilisatrices ne suffisent pas. Il faut s’appuyer sur des paramètres fiables et mesurer la bio-assimilation des principes actifs par la peau..
Par exemple, pour démontrer l’efficacité du coenzyme Q10 appliqué localement sur l’épiderme, on mesure le taux d’oxydation dans les cellules de l’épiderme avant et après l’application grâce à l’émission de photons (UPE). L’activité d’enzymes (la phosphotyrosine kinase) reflète également l’état de stress oxydant des kératinocytes. Enfin, on peut mesurer l’activité de la collagénase dans les fibroblastes du derme. Au cours du vieillissement, son activité augmente ; elle détruit les fibres de collagène. Un antioxydant efficace appliqué localement peut réduire ou arrêter son activité [11]. On peut également mesurer la péroxydation des lipides de la couche cornée de la peau soumise à une exposition aux UV avant et après un traitement local contenant des antioxydants grâce au test du Bleu de Méthylène [12]. Le statut en thiol de la cellule, le potentiel membranaire des mitochondries et la vitalité de la cellule sont autant de renseignements quant à l’importance du stress oxydatif auquel est soumis la cellule après exposition aux UV [13].
Il existe plusieurs modèles qui permettent de comprendre les paramètres liés au phénomène de vieillissement. On utilise des cultures de fibroblastes pour étudier la division cellulaire, des modèles de derme reconstruits pour étudier l’élasticité et la fermeté, des modèles de peaux reconstruites pour étudier la différenciation épidermique et la pigmentation. On peut visualiser le passage transcutané des molécules actives et leur métabolisation. On peut aussi effectuer des biopsies de peau. Mais tous ces tests in vitro, même s’ils permettent de mieux sélectionner les principes actifs ne remplaceront pas les études cliniques qui prouvent l’efficacité cosmétique [4].
c. Limites de la cosmétique locale
Bien sûr, l’action bénéfique tirée de l’application directe de ces antioxydants sur la peau comporte une limite. Soit ils ne sont pas entièrement absorbés par la peau jusqu’aux couche les plus profondes, leur efficacité ne peut donc pas être complète, soit ils ont un effet seulement à court terme. De nouvelles formulations doivent encore être testés par les laboratoires cosmétologiques pour faire bénéficier la peau de toutes les propriétés antioxydantes de ces crèmes anti-âge. D’autres limites peuvent intervenir : la stabilité limitée de certains actifs des dermocosmétiques et la concentration limitée en certains actifs pour des problèmes de couleur [4].
En ce qui concerne la vitamine A acide plus particulièrement, elle effacerait certaines rides superficielles mais l’amélioration est lente et inconstante et ne concerne que les rides superficielles. Il n’y a pas d’action sur l’affaissement des joues et du menton. En effet, l’action cosmétique de la vitamine A acide est modeste et obtenue au prix d’une irritation cutanée.
2. Cosmétique orale
Pour pallier les inconvénients d’une crème, il existe désormais des formulations antioxydantes à ingérer. La totalité des antioxydants est alors active puisqu’ils transitent par le sang et ont pour cible toutes les cellules de l’organisme, y compris celle du tissu cutané. La supplémentation antioxydante apparaît comme un bon moyen pour prévenir ou au moins retarder le vieillissement cutané prématuré [3]. Mais peu d’européennes utilisent ce moyen. 15% d’entre elles consomment des compléments « Beauté » alors que 75% utilisent un hydratant [4].
Ces compléments alimentaires destinés à améliorer ou maintenir une fonction physiologique (la peau) sont nommés nutraceutiques. Dans ce cas précis de lutte contre le vieillissement et de protection de la peau, ce sont des cosméceutiques [4].
a. Effet escompté
Cette nouvelle tendance qui consiste « à appliquer et à ingérer », c’est-à-dire à soutenir l’action du cosmétique vitaminé local par des suppléments oraux est en plein développement.
Par cette association de vitamines et antioxydants, on peut prolonger les bienfaits des cosmétiques par des produits d’action plus générale. L’Institut scientifique et technique de la nutrition et de l’alimentation de Paris a mené une étude sur les effets de l’apport supplémentaire de vitamines antioxydantes et d’oligoéléments [14].
166 hommes et 235 femmes ont reçu :
– soit des compléments vitaminés composés de β-carotène, 6 mg; vitamine C, 120 mg et
vitamine E, 30 mg
– soit des oligoéléments : zinc, 20 mg et sélénium, 100 μg.
– soit un placebo.
On a mesuré le taux de vitamines et minéraux dans le sérum des sujets ayant participé au test au début de l’expérience et après 3 mois et 6 mois de prise des compléments. Il en résulte qu’après plusieurs mois de complémentation, on observe une augmentation de la concentration en vitamines et oligoéléments dans le sérum des personnes ayant absorbé ces compléments. Il y a donc bien une efficacité des compléments de vitamines et de minéraux sur les marqueurs biochimiques.
D’autres suivis chez l’homme ont conclu à une amélioration des paramètres de la défense de l’épiderme contre les dommages causés par les UV. La prise quotidienne pendant 7 semaines d’un cocktail de molécules antioxydantes (lycopène, β-carotène, α-tocophérol et sélénium) apporte un complément efficace aux mesures de photoprotection locales ou physiques et elle contribue à réduire les dégâts de l’ADN conduisant au vieillissement et aux cancers de la peau [15].
b. Paramètres pour démontrer l’efficacité d’un complément oral
Tout comme pour la dermocosmétique, les compléments oraux à visée anti-âge doivent subir des tests d’efficacité avant d’être mis sur le marché. Il faut s’assurer que les ingrédients actifs sont bien assimilés, qu’ils passent la barrière intestinale et atteignent la cible voulue par le sang. Les industries nutricosmétiques cherchent sans cesse à améliorer la biodisponibilité des actifs, par exemple en stabilisant le lycopène dans des lacto-protéines, ce qui augmente sa disponibilité dans les tissus. On peut étudier l’efficacité du produit par plusieurs méthodes : en mesurant des marqueurs de renouvellement cellulaire, la teneur en collagène et procollagène du derme, par échographie ultrasonore pour apprécier la densité des tissus ou par analyse d’empreinte [4].
c. Limites de la cosmétique orale
Mais tout comme la cosmétique locale a ses limites, la cosmétique orale est-elle plus efficace pour prévenir le vieillissement de la peau ?
S’il a été démontré que l’ingestion de molécules antioxydantes permettait d’augmenter le potentiel antioxydant des sujets, d’augmenter la concentration en enzymes antioxydantes dans le sang, qu’en est-il dans les cellules de peau ? Y a-t-il une pénétration des actifs jusqu’aux couches supérieures de la peau ? Car ces gélules et autres comprimés vitaminés ont pour but, rappelons-le de prévenir, voire retarder les effets du vieillissement en contrant les effets néfastes provoqués par les radicaux libres dans le tissu cutané. La protection antioxydante apportée dans le sang se répercute-t-elle dans les cellules de peau ? D’autre part, le choix des ingrédients entrant dans la composition de ces compléments peut être limité en raison des aspects sécuritaires et de leur métabolisme [4].
3. Rôle des antioxydants dans les cosmétiques
a. Principaux antioxydants utilisés
L’application d’antioxydants peut réduire significativement la formation de stress oxydant induite par les radicaux libres et l’exposition au rayonnement UV. Au cours du processus de vieillissement, ce stress oxydant va croissant, conduisant à une moindre résistance de l’épiderme aux facteurs stressants. C’est pourquoi l’application d’antioxydants sur la peau peut améliorer cette situation [13]. Des études menées chez l’homme ont démontré les propriétés photoprotectrices des antioxydants naturels ou de synthèse appliqués localement avant une exposition aux UV. Généralement, les cosmétiques associent plusieurs antioxydants dans leur formulation, l’intérêt étant de les voir agir en synergie et maintenir une activité antioxydante dans les cellules de la peau. L’application de ces mélanges d’antioxydants permet d’augmenter considérablement la tolérance aux UVA [16].
Mais même s’il a été démontré à la fois in vitro et in vivo que des molécules aux propriétés antioxydantes telles que l’acide lipoïque et les vitamines E et C exercent une protection contre le stress oxydant, il manque des études à long terme chez l’homme pour montrer l’efficacité de ces molécules en prévention ou traitement du vieillissement cutané [17].
Si les formulations des cosmétiques combinent plusieurs antioxydants c’est parce qu’ils interagissent et ont une action potentialisée quand ils sont associés. Les ingrédients les plus utilisés sont les vitamines E et C et les caroténoïdes aux propriétés antiradicalaires et antioxydantes [33]. L’ingestion de β-carotène ou de vitamine C en même temps que la vitamine E permet une plus grande augmentation de la vitamine E circulante, donc du potentiel antioxydant. Par contre l’ingestion de vitamine C en même temps que la vitamine E et le β-carotène ne modifie pas le niveau circulant de vitamine E [18].
Les caroténoïdes tirent leur action biologique bénéfique pour la santé de leurs propriétés antioxydantes. Ils possèdent la capacité de piéger les radicaux libres générés par le processus photo-oxydant. Par cette action, ils contribuent à la prévention des tissus exposés à la lumière, dont la peau, sujette aux dommages induits par cette lumière [19]. Le β-carotène pris oralement peut augmenter le seuil de tolérance au coup de soleil. Il a un effet photoprotecteur mais sa concentration dans le sang n’est pas suffisante pour constituer un écran solaire [20]. D’autre part, l’ingestion de β-carotène n’influence pas le niveau de vitamine A [18].
D’après les connaissances actuelles, la vitamine A, ou rétinol, en application locale, compte au nombre des antioxydants les plus efficaces. Elle stimule le renouvellement cellulaire, améliore la structure des tissus et réduit la profondeur des rides. Ainsi, la vitamine A présente dans les soins visage hydrate, assouplit les peaux sèches et atténue les rugosités.
La vitamine E, présente naturellement à la surface de la peau, sert à prévenir l’oxydation des crèmes et à contrecarrer l’action des radicaux libres. La vitamine E peut être considérée comme le plus important des antioxydants puisqu’elle protège les membranes cellulaires et prévient les dommages contre les enzymes qui lui sont associées.
On l’utilise également pour ses propriétés cicatrisantes, régénératrices et réparatrices. On retrouve d’ailleurs de la vitamine E dans une multitude de produits de beauté : gels pour le bain, crèmes hydratantes, laits nettoyants, savons [21]. Une supplémentation en vitamine E de 400 mg/j a effectivement réduit les dommages photo-induits, les rides et améliore la texture de la peau.
La vitamine C est un élément important pour reconstituer le collagène. C’est la molécule antioxydante la plus fréquente dans la peau. Une petite exposition aux UV peut faire chuter la concentration cutanée en vitamine C de 30%, une exposition à l’ozone (pollution urbaine) de 55%. Souvent associée à d’autres molécules antioxydantes, l’efficacité de son action dépend en grande partie de sa formulation dans les cosmétiques locaux. Le problème avec la vitamine C est que son incorporation dans des crèmes est délicate car elle réagit immédiatement au contact de l’oxygène. Des études animales ont permis de tester la meilleure façon de délivrer l’acide ascorbique à la peau. Pour une pénétration percutanée maximale, le pH doit être inférieur à 3,5 et la concentration maximale de 20%. Les dérivés de l’acide ascorbique tels que le magnésium ascorbyl phosphate, l’ascorbyl-6-palmitate et l’acide déhydroascorbique n’augmentent pas le taux d’acide ascorbique dans la peau [22].
D’autres expériences menées à la fois sur des souris et sur des hommes ont cherché à démontrer les vertus des polyphénols du thé vert sur la peau [23, 24]. D’après les conclusions du Dr Katiyar, les molécules antioxydantes du thé vert possèdent sans conteste un potentiel anti-inflammatoire et anti-carcinogénique qui peut être exploité contre diverses maladies de peau. Même si d’autres études cliniques sont nécessaires, on peut toutefois prévoir l’émergence des produits de soin pour la peau enrichis aux extraits de thé vert dans les années à venir. D’autres polyphénols sont à l’étude : les citroflavonoïdes qui empêchent les réactions inflammatoires en plus de leur action antioxydante.
Enfin, les algues microscopiques sont aujourd’hui étudiées de près pour leur contenu riche en antioxydants. Elles constituent un gisement de nouvelles molécules à activité biologique. Des algothèques se constituent de plus en plus. On a remarqué que les micro-algues et les cyanobactéries produisaient des antioxydants pour protéger leur membrane lipidique de l’agression des radicaux libres. Parmi eux, on trouve : la vitamine C (acide ascorbique), une enzyme, la superoxyde dismutase, des caroténoïdes et la vitamine E (tocophérol). En soumettant ces micro-algues à des conditions de stress (UV par exemple), on les pousse à réagir contre la formation de radicaux libres et on les oblige ainsi à produire de plus grandes quantités d’antioxydants. Ce potentiel des micro-algues et cyanobactéries à produire des antioxydants intéresse la cosmétologie, bien évidemment. Il est envisageable de produire des caroténoïdes d’algues, comme par exemple l’astaxanthine à partir de Haematococcus pluvialis et la zéaxanthine avec Porphyridium cruentum [25]. Les micro-algues produisent également des acides gras polyinsaturés [4]. Un extrait de laminaire permet de diminuer le nombre de cellules sénescentes [4].
b. Mécanismes d’action dans la lutte contre le vieillissement cutané et nouvelles molécules actives
Toutes les firmes de dermocosmétique cherchent à intégrer dans leurs formules anti-âge des molécules actives qui possèdent des mécanismes d’action différents et complémentaires pour lutter contre les effets du vieillissement cutané.
On peut par exemple protéger les cellules nerveuses du derme contre l’apoptose liée au vieillissement, d’où une préservation de la sensibilité et des fonctions sensitives de la peau.
Dans une autre direction, on peut agir sur les éléments constituant la matrice extracellulaire dont le collagène, en stimulant sa synthèse, en améliorant la transformation procollagène-collagène par les enzymes carboxypeptidases ou en inhibant les collagénases, métalloprotéinases responsables de sa destruction et par conséquent de la désorganisation du derme.
L’acide ursolique, intégré dans des liposomes pour une meilleure disponibilité, stimule le réarrangement des fibres de collagène, ce qui restaure le tonus cutané.
La production des fibres d’élastine peut aussi être stimulée par des peptones issues de levure Saccharomyces cerevisae. Ces méthodes permettent de raffermir la peau, de retrouver l’élasticité et de diminuer la profondeur des rides.
Il est aussi possible de stimuler le pouvoir contractile des fibroblastes grâce à un actif issu du soja, ce qui préserve la densité du derme.
L’action antiradicaliare peut protéger la peau : un extrait standardisé en léghémoglobine se lie au radical NO et le neutralise. D’autres extraits réduisent la cytotoxicité induite par H2O2 produite en cas de stress dans les kératinocytes. De même, l’extrait de mélisse et l’acide rosmarinique présentent une puissante activité antioxydante.
Pour dépigmenter la peau et éviter les taches de vieillesse, il est possible d’inhiber la synthèse de mélanine dans les mélanocyte en inhibant la tyrosinase ou en diminuant la dopaquinone, intermédiaire de synthèse de la mélanine (acide ascorbique, citroflavonoïdes).
L’éclat du teint, l’oxygénation et l’irrigation capillaire peuvent être améliorés, par le Kombutcha par exemple et ses acides glucuronique, lactique, citrique, usnique, acétique, oxalique et malique.
Enfin, plus marginaux sont ces extraits de pierre qui protègent la peau contre les UV. La rhodochrosite est un carbonate de manganèse cofacteur de la SOD. Elle protège les kératinocytes et les fibroblastes des UVA. La smithsonite est un carbonate de zinc. Elle stimule la synthèse des méthalothionéines, protéines destinées à lutter contre le stress induit par les UVB.
4. Différences entre cosmétique orale et locale
Une expérience intéressante a été menée récemment par une équipe de chercheurs italiens. Un groupe de 25 femmes ont appliqué pendant 2 mois une crème pour le visage contenant de l’ubiquinone, de la vitamine E et du squalène. Un deuxième groupe a ingéré un mélange antioxydant contenant du CoQ10, de la vitamine E et du sélénium en plus de l’application locale de la crème.
On constate que l’utilisation de la crème antioxydante permet d’augmenter le niveau des antioxydants appliqués dans le sébum, sans changement plasmatique. Par contre, l’association crème + supplément oral permet non seulement d’élever les taux de CoQ10 et vitamine E dans le sébum mais aussi dans le plasma (dès 2 semaines de traitement) et dans la couche cornée de la peau (après 1 mois de traitement). Les niveaux de vitamine E, CoQ10 et squalène retrouvent leur valeur initiale 2 semaines après l’arrêt du traitement dans la couche cornée et entre 3 et 6j dans le plasma [26].
Cette étude montre à quel point, à composants antioxydants identiques, le résultat obtenu par un cosmétique local et un cosmétique oral est différent puisque les cellules ciblées sont différentes mais aussi ils sont complémentaires. D’où l’intérêt d’associer voie topique et voie orale. Les deux formulations sont utilisées en même temps pour un effet optimal [4].
IV. Relation entre Pigmentation et Protection de la Peau
L’exposition au soleil et aux rayons UV entraîne des dommages photo-oxydatifs impliqués dans le processus du vieillissement de la peau et la survenue de pathologies cutanées. La première réaction de la peau exposée aux UV est un érythème.
D’après des études allemandes, les caroténoïdes (lycopène et β-carotène) sont capables de diminuer cet érythème en augmentant le potentiel antioxydant. L’ingestion de 16 mg de lycopène / jour pendant 10 semaines avant une exposition au soleil, ce qui correspond à 40g de pâte de tomate, permet de réduire de 40% la formation de l’érythème. On obtient des résultats analogues avec l’application de β-carotène sur la peau pendant 12 semaines. La diminution apparaît dès la 8ème semaine de traitement. [27, 28].
In vitro, le lycopène, le β-carotène et la lutéine sont capables de diminuer de moitié la formation de molécules réactives induite par une exposition aux rayons UV. Ils exercent une action photoprotectrice [29]. Ces caroténoïdes, grâce à leur capacité antioxydante peuvent contribuer au maintien de la bonne santé de la peau et être utilisés comme protection de base contre les effets néfastes du soleil [19], étant bien entendu que leur efficacité contre le coup de soleil n’atteint pas celle d’écrans solaires.
D’autres études ont été menées sur la capacité du β-carotène à colorer la peau. En effet, chez la souris supplémentée en β-carotène pendant 2 à 4 semaines, la peau se colore en jaune, ce qui prouve la présence de β-carotène dans l’épiderme. S’il a été montré que ce caroténoïde était capable de repousser le seuil du coup de soleil chez l’homme, cette photoprotection n’est pas due à la coloration jaune de la peau. La concentration cutanée en β-carotène atteinte par ce traitement ne suffit pas pour absorber le rayonnement UV du soleil. En aucun cas la coloration jaune ne constitue un écran solaire [20].
Et….. si l’alimentation est déséquilibrée ou si le mode de vie augmente la production de radicaux libres (par le stress, UV, la pollution…), il est souhaitable d’augmenter son apport d’antioxydants soit par la consommation des compléments alimentaires qui luttent de l’intérieur contre les radicaux libres, soit en appliquant des soins cosmétiques qui mettent directement la peau en contact avec les antioxydants.
A l’heure actuelle, nous possédons suffisamment de données scientifiques crédibles pour pouvoir affirmer que les antioxydants jouent un rôle primordial dans la prévention du vieillissement cutané, qu’ils soient administrés par voie orale ou locale.
Une règle à respecter impérativement avant d’entamer une cure d’antioxydants : quelle que soit l’efficacité de chacun d’entre eux sur la prévention du vieillissement cutané, il est essentiel de les associer dans une même formulation. En effet, les antioxydants ne sont jamais aussi performants que lorsqu’ils agissent en même temps. Il se crée un phénomène de synergie qui augmente encore leur potentiel anti-âge.Il est aussi important de vérifier d’une part que les tests réalisés pour attester l’efficacité des crèmes ou des compléments alimentaires ont utilisé des critères de mesure objectifs (mesures physiques et chimiques) et non pas subjectifs (tels que questionnaires de satisfaction des utilisateurs) et d’autre part que ces tests sont interprétés correctement. Y a-t-il eu des tests in vitro, chez l’animal et des études cliniques chez l’homme ? Enfin, la stabilité des ingrédients mis en œuvre dans ces cosmétiques destinés à lutter contre le vieillissement cutané doit aussi être vérifiée. Ces molécules antioxydantes ont-elles fait la preuve de leur efficacité, sont-elles d’origine naturelle ou de synthèse ?
Références
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